Dans ce texte initialement paru en anglais dans le Bangladesh Journal of Bioethics, le philosophe Rainer Ebert relève une tension entre la conception scientifique du monde vivant héritée de Darwin et l’opinion dominante selon laquelle les êtres humains possèdent un statut moral supérieur.
La question animale a longtemps été la grande absente des débats au sein des sciences et des politiques de conservation. Depuis une dizaine d’années cependant, un débat s’est ouvert, interrogeant les méthodes et les objectifs de la discipline : peut-on faire souffrir et sacrifier les animaux sauvages pour préserver la biodiversité ?
Dans notre civilisation, le spécisme prend la forme de l’humanisme. Mais la critique du spécisme et celle de l’humanisme n’empruntent pas les mêmes chemins ni n’aboutissent aux mêmes résultats. Yves Bonnardel s’essaye ici à une analyse comparative de ces deux stratégies de lutte culturelle.
Tobias Leenaert est un activiste végane connu pour ses réflexions stratégiques sur la cause animale et, notamment, pour sa défense de ce qu’il appelle l’approche pragmatique. Tout en reconnaissant la pertinence de certaines de ses réflexions, Thomas Lepeltier estime toutefois qu’il surestime leur importance.
En captivité, les chevaux et les juments n'ont pas toujours la possibilité d'exprimer leurs préférences. Faut-il pour autant envisager leur « libération » sous la forme d'un retour à la vie sauvage ? Pour Nicolas Marty, l'enjeu consiste surtout à imaginer et développer de nouvelles relations avec ces animaux domestiqués, en dehors du cadre équestre.
Cet article, en deux parties, s’intéressera aux chevaux et aux juments, d’abord sous le prisme des réactions de la filière équine face aux changements de pratiques et de représentations déjà amorcés, puis par une mise en regard de la vie sauvage pour ces animaux et de leur situation actuelle.
Dans un contexte de violences policières, Karim Guiderdoni se demande s’il est légitime d’animaliser des ennemis politiques, même s’ils participent à une institution oppressive. Après avoir rappelé comment cette question a été transformée en une virulente controverse, ce texte propose d’en « sortir par le haut ».
Dans ce texte initialement publié en janvier 2018 sur le blogue Humane League Labs, Harish Sethu nous invite à revoir notre façon de considérer les différentes approches stratégiques du mouvement animaliste. Plutôt qu’une hiérarchisation hâtive de celles-ci, l’auteur défend une vision à long terme, sensible au contexte et à l’interdépendance des résultats.
Les animaux sauvages souffrent considérablement. Nous devrions donc leur porter assistance comme nous le faisons avec les humains et les animaux domestiques. Tel est le point de vue défendu par la philosophe Catia Faria dans cet article publié dans le journal Eldiario.es et traduit pour L’Amorce par Malou Amselek.
Bien au-delà des campus américains où elle sévit depuis longtemps, la cancel culture constitue désormais un véritable phénomène de société. Désireux qu’elle épargne la sphère animaliste, les signataires de cette tribune plaident pour une culture propice à la libre expression et la discussion argumentée des idées.
Lors d’une entrevue diffusée sur la chaîne YouTube Thinkerview, Michel Onfray rappelait que les plantes « souffrent, elles aussi ». Avec patience, rigueur et pédagogie, Malou Amselek Jaquet explique pourquoi le fameux cri de la carotte, quoi qu’en pense le philosophe, ne peut servir d'objection au projet de la libération animale.
Alors que l’écologie et l’antispécisme sont souvent présentés comme des alliés sur un plan politique, Thomas Lepeltier avance que, au-delà de quelques alliances ponctuelles, la première, par son souci de préservation de la nature, peut nuire au développement du second.
Les définitions du spécisme en philosophie insistent sur une dimension individuelle du spécisme. Or, nous dit Sarah Zanaz, le spécisme est un système culturel, institutionnel et économique, qui transcende la seule responsabilité individuelle.
Dans ce court texte, David Faucheux propose de voir le spécisme comme une obligation sociale. Selon cette perspective, le spécisme se manifeste (aussi) à travers des sanctions à l’encontre de celles et ceux qui ne s’accommodent pas de ses injonctions morales. La lutte contre le spécisme apparaît donc aussi libératrice pour les humains.
Dans ce texte, Richard Monvoisin et Timothée Gallen questionnent la portée épistémologique et morale du concept d'espèce. Leur constat : il s'agit d'une catégorie pratique mais arbitraire, porteuse de scories intellectuelles et éthiques. Faut-il alors s'en débarrasser ?
À l’invitation de l’association Pour l’égalité animale (PEA), Valéry Giroux examinait cinq objections au véganisme formulées non pas par des humanistes ou des spécistes, mais par des animalistes eux-mêmes véganes. Elle revient ici sur l’une d’elles, en l’occurrence celle de l’inefficacité de nos choix alimentaires individuels pour épargner des animaux.
Plébiscitée tant par les consommateurs que par les publicitaires, l’alimentation naturelle (si elle existe) est souvent opposée aux spécialités végétales issues de l’industrie agroalimentaire et à certaines techniques culturales. Pourtant, le critère de naturalité n’étant pas pertinent en soi, une alimentation non naturelle peut s’avérer meilleure pour la santé, l’environnement et les animaux.
Alors que partout dans le monde des revendications fleurissent pour qu'on interdise les marchés aux animaux vivants, des associations animalistes hésitent à s'y associer, ayant peur que ce soit vu comme impérialiste ou raciste de leur part. La militante et théoricienne italienne Paola Cavalieri s'insurge contre une telle timidité et ne mâche pas ses mots.
À l’heure où plusieurs personnes cherchent des moyens de contrer la crise que nous traversons ou d’atténuer ses effets, d’autres s’attachent à réfléchir aux manières de prévenir les prochaines épidémies. La perte de la biodiversité et la consommation de viande sont pointées du doigt. Les animalistes ont-il raison de saisir l'occasion pour promouvoir le véganisme ?
On connaît la différence entre « le bon et le mauvais chasseur ». On connaît moins la différence entre « la bonne et la mauvaise injonction », pourtant du même ordre : il y a celle que l'on célèbre et celle que l'on vilipende, sans toutefois être en mesure de justifier solidement ce choix. Analyse d'un double standard remarquable.
Xavier Gravelaine[note]Xavier Graveleine est un nom d'emprunt, l'auteur de cet article ayant préféré garder l'anonymat afin d'être à nouveau sélectionné pour la prochaine saison.[/note] est antispéciste et prof de philo au lycée. Il enseigne donc l'éthique animale à ses élèves. Mais voilà, en dépit ou à cause de l'enthousiasme de ces derniers, sa hiérarchie et certains parents ne l'entendent pas de cette oreille et usent de prétextes multiples et variés pour l'en dissuader.
Le mouvement antispéciste actuel, majoritairement de gauche et dont la morale se centre sur les individus, porte un discours inaudible pour une grande partie de la population. Selon Pierre Sigler, les enseignements de la psychologie morale et politique devraient amener le mouvement animaliste a formuler des messages plus intuitifs et pragmatiques.
Les antinaturalistes critiquent l'invocation des facteurs non sociaux, non historiques pour expliquer les phénomènes humains. Pour Pierre Sigler, cette position est liée à la théorie de la « page blanche », qui doit en partie sa popularité au fait qu’elle permet de critiquer le racisme sans abandonner le spécisme... et donc de préserver l'exceptionnalisme humain.
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