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Beaucoup de militantes et militants de gauche estiment que l’objectif principal de la lutte politique doit être de détruire ce que l’on pourrait appeler les systèmes d’oppression, c’est-à-dire tous les systèmes de représentations, de normes et d’institutions qui conduisent nos sociétés à traiter certaines catégories d’individus de façon significativement moins favorable que les autres sans raison valable. Généralement, ces personnes concentrent leurs efforts sur la lutte contre le capitalisme, le néolibéralisme, le racisme, le patriarcat ou encore les systèmes répressifs d’États, qu’elles identifient aux principaux systèmes d’oppression. Le spécisme, en revanche, fait rarement partie de leurs préoccupations.
Pourquoi ce désintérêt ? Ce peut être, bien sûr, parce qu’elles nient que le spécisme soit un système d’oppression. Elles reconnaîtront certainement qu’il existe bel et bien un système de représentations, de normes et d’institutions aboutissant à traiter les animaux appartenant à certaines espèces de façon particulièrement défavorable – ce phénomène est trop évident pour être nié[1]. Mais elles prétendront que ce système n’a rien d’injuste ; qu’il reflète simplement les rapports normaux et naturels que notre espèce entretient avec les autres espèces ; et qu’il ne mérite donc pas d’être appelé système d’oppression.
Toutefois, après quatre décennies de recherche en éthique animale, durant lesquelles de nombreux philosophes ont minutieusement déconstruit tous les arguments que l’on peut avancer pour accorder plus de considération aux intérêts des humains qu’à ceux des autres animaux[2], ce discours a perdu beaucoup de son crédit. Il me semble d’ailleurs que de plus en plus de militantes et militants s’en détournent et sont prêts à reconnaître que le système spéciste existe et qu’il est injuste et oppressif.
Seulement, ces personnes perçoivent généralement la lutte contre le spécisme comme un combat de seconde zone. Elles acceptent que l’on puisse se soucier aussi du sort des non-humains, mais considèrent qu’il s’agit d’un engagement mineur et accessoire qui ne devrait pas prendre trop de place par rapport aux combats cités plus haut. Certaines regardent même avec suspicion les animalistes qui ont choisi d’y consacrer l’essentiel de leur temps et de leur énergie[3]. N’a-t-on pas mieux à faire quand on sait que des migrants meurent en mer par milliers, que les femmes portent toujours le poids du patriarcat, que de nombreux travailleurs sont exploités et que les personnes de la communauté LGBTQI+ sont encore trop souvent marginalisées ? L’engagement pour les animaux ne dissimulerait-il pas une forme de mépris pour le sort de tous ces individus ?
Dans cet article, je voudrais critiquer cette vision des choses. J’essaierai de montrer que nous avons, au contraire, de sérieuses raisons d’estimer qu’il est beaucoup plus urgent et important de défaire le système spéciste que de défaire tous les autres systèmes d’oppression. Bien entendu, cela ne signifie pas qu’il faille cesser de s’engager pour abolir ces autres systèmes. Mais cela signifie que nous devons accorder au combat antispéciste une place beaucoup plus centrale au sein de nos luttes politiques.
Le poids de la souffrance
Pourquoi vouloir dénoncer et combattre les systèmes d’oppression ? On peut avancer plusieurs raisons, mais l’une des principales est certainement celle-ci : les systèmes d’oppression génèrent beaucoup de souffrance. Ce point est crucial car la souffrance a indiscutablement une importance spéciale et singulière dans la sphère de l’éthique. Bien des choses peuvent être jugées moralement indésirables, mais celles qui provoquent des quantités de souffrance significativement plus importantes que les autres le sont tout particulièrement[4]. Or il est assez clair que les systèmes d’oppression entrent dans cette catégorie.
Cette idée a une implication évidente : si le caractère indésirable des systèmes d’oppression repose d’abord et avant tout sur les souffrances qu’ils génèrent, alors il semble que nous ayons une bonne raison de considérer ceux qui causent le plus de souffrances comme les plus néfastes, au moins à première vue et jusqu’à preuve du contraire. Et si nous admettons cela, nous devons certainement aussi admettre – toujours au moins à première vue et jusqu’à preuve du contraire – que plus un système d’oppression génère des quantités élevées de souffrances, plus il est urgent et important de lutter contre ce système en particulier.
Bien entendu, il ne s’agit pas d’une règle absolue. On peut sans doute imaginer des situations où il serait souhaitable de ne pas la suivre. Ce serait le cas, par exemple, si un système d’oppression particulier était la clef de voûte de tous les autres, de telle sorte qu’il ne soit pas possible de les abattre tant qu’il perdure. Dans ce cas, il serait évidemment justifié de concentrer nos efforts sur le combat contre ce système, même si, considéré isolément, il n’était pas celui qui générait le plus de souffrances. À ce stade de notre réflexion, disons donc simplement que, si un système d’oppression particulier cause plus de souffrances que tous les autres, on peut présumer que la lutte contre ce système d’oppression a une importance spéciale, à moins que l’on trouve une bonne raison de penser autrement.
Il reste donc à montrer que (1) considéré sous l’angle des souffrances générées, le système spéciste surpasse tous les autres – je montrerai qu’hélas il les surpasse même de très loin – ; (2) les objections habituellement avancées pour déprécier son importance ne sont pas fondées.
Les souffrances que cause le système spéciste
Déterminer la quantité de souffrance que cause le système spéciste n’est pas facile. Quelques données permettent toutefois de se faire une idée approximative de son ampleur. On estime généralement qu’environ 80 milliards d’animaux terrestres – c’est-à-dire plus de dix fois la population humaine totale actuelle – sont abattus chaque année par l’industrie alimentaire[5]. Les diverses vidéos et témoignages qui s’accumulent au fil du temps[6] nous montrent l’horreur des pratiques de l’industrie et nous permettent d’imaginer à quel point elles sont épouvantables pour les animaux qui les subissent.
Mais ce n’est encore que la partie émergée de l’iceberg. La grande majorité des animaux abattus ont vécu toute leur vie – qui dure généralement entre quelques semaines et quelques mois – dans des élevages intensifs, connus pour offrir des conditions de vie particulièrement difficiles[7]. Les animaux y sont très souvent mutilés à vif, entassés en grand nombre dans des espaces petits et insalubres où ils ne voient jamais la lumière du jour, ou parfois enfermés dans des cages où ils ont à peine la place de bouger. Ces conditions d’existence rendent généralement impossible la satisfaction de leurs besoins les plus essentiels et sont si extrêmes que nombre d’animaux d’élevage montrent rapidement des signes de dépression ou développent des troubles sévères du comportement pouvant aller jusqu’au cannibalisme et à l’automutilation.
À cela, il faut ajouter la multitude d’actes de cruauté que ces animaux peuvent subir de la part des employés de l’industrie, à tous les stades de la chaîne de production. Il existe de nombreux témoignages et images montrant le type de pratiques auxquelles ils sont exposés. Ces pratiques peuvent inclure le fait de déchirer des poulets à mains nues, de les projeter contre les murs, de les battre, de les piétiner, de s’en servir comme des ballons de football, de leur arracher la tête ou le bec ou encore de les asphyxier en recouvrant leur tête avec un gant en latex[8]. Des cas ont également été rapportés où des employés battaient des cochons avec des barres de fer et leur enfonçaient des pinces à linge dans les yeux[9]. D’autres frappaient des truies à coups de pied ou avec des aiguillons électriques[10]. Et ce ne sont là que quelques exemples. Il est difficile de mesurer l’ampleur de ce phénomène, mais tous les éléments d’enquête dont nous disposons tendent à montrer que les violences de ce type sont très communes dans la plupart des industries d’élevage. Du reste, cette cruauté n’a rien de surprenant dans un secteur d’activité où les animaux sont réduits à l’état d’objets marchands.
Jusqu’ici, je n’ai parlé que de l’industrie de l’élevage. Parlons maintenant de celle de la pêche. Il est assez difficile de connaître le nombre de morts que cause cette industrie, mais on estime généralement qu’elle tue entre 970 et 2 740 milliards d’individus par an (si l’on ne compte que les animaux marins vertébrés)[11] – soit environ entre 135 et 390 fois la population humaine totale actuelle. Beaucoup des individus pêchés meurent d’asphyxie sur le pont des navires de pêche où ils agonisent pendant plusieurs heures. De très nombreux autres sont tués par le changement de pression brutale qu’ils subissent au moment de la remontée des filets. Beaucoup, enfin, sont éviscérés alors qu’ils sont encore vivants[12].
Il faut encore ajouter toutes les souffrances que causent l’expérimentation animale, la chasse[13], les maltraitances sur les animaux de compagnie, le traitement des animaux de cirque et celui des animaux exploités par l’industrie du tourisme.
Tous ces éléments montrent que le système d’oppression spéciste cause une quantité proprement colossale de souffrance. Sur ce point, il n’a pas d’égal. Le nombre de ses victimes est si grand et les pratiques qu’il autorise sont si cruelles que, même en additionnant toutes les souffrances causées par tous les autres systèmes d’oppression, on obtiendrait probablement une quantité de souffrance encore plusieurs centaines – peut-être même plusieurs milliers – de fois inférieure. Qui plus est, les souffrances que cause le système spéciste atteignent très facilement des niveaux d’intensité et des durées extrêmes. Bien sûr, d’autres systèmes d’oppression peuvent aussi provoquer des souffrances très intenses et durables. Mais combien d’humains opprimés connaissent un sort aussi misérable que celui d’un animal d’élevage moyen ? Beaucoup trop certainement. Mais leur nombre est si faible comparé à celui des non-humains qui endurent ce type de souffrances que l’écart est même difficile à concevoir.
On doit donc admettre que le spécisme est, à première vue et jusqu’à preuve du contraire, le système d’oppression le plus néfaste qui existe, et de très loin. Par conséquent, il faut conclure qu’il est plus urgent et plus important de lutter contre le spécisme que contre n’importe quel autre système d’oppression à moins de trouver une bonne raison de penser autrement. Il reste juste à montrer que les objections que certains pourraient opposer à cette conclusion ne sont pas valables.
Réponses aux objections
Quelques arguments sont parfois avancés pour contester l’importance de la lutte contre le spécisme, en dépit de la souffrance qu’il génère. Les plus importants / courants sont les suivants.
Le capitalisme est le cœur du problème
Un premier argument consiste à dire que c’est le capitalisme qui est le cœur du problème. Même si ce discours a beaucoup moins de succès qu’il en a eu par le passé, certains militants et militantes de gauche continuent à affirmer que la lutte contre le capitalisme est centrale[14]. La justification qu’ils donnent est généralement basée sur l’idée que le capitalisme serait lié à tous les autres systèmes d’une manière telle qu’on ne pourrait espérer se débarrasser des derniers tant que le premier survit. Le capitalisme serait une sorte de méta-système d’oppression qui offrirait à tous les autres le terrain sur lequel ils peuvent s’épanouir.
Dans le cas du spécisme, cette affirmation est pourtant très douteuse. Le spécisme obéit à des logiques qui lui sont propres et qui sont relativement indépendantes de celles qui régissent le mode de production capitaliste. Le capitalisme peut tout à fait continuer à fonctionner sans le spécisme et réciproquement. Dans toutes les sociétés capitalistes, il y a des domaines qui restent hors du champ du commerce pour des raisons éthiques ou religieuses. En France, par exemple, il est interdit d’acheter de l’héroïne, des esclaves, des enfants congelés ou des organes humains. On peut très bien imaginer que les produits issus de l’exploitation animale soient eux aussi exclus du commerce à l’avenir. Les usines de l’industrie alimentaire produiraient alors de la nourriture entièrement végane. Elles n’en resteraient pas moins la propriété de leurs actionnaires et soumises aux mêmes impératifs de rentabilité économique que toutes les autres entreprises capitalistes.
Inversement, on peut parfaitement changer entièrement la structure du pouvoir des systèmes de production et organiser un partage des richesses beaucoup plus égalitaire entre les humains sans affecter significativement les normes et institutions spécistes. Si les animaux d’élevage restent vus comme des biens de consommation, il y a fort à parier que le principal souci d’une société non capitaliste sera de garantir l’accès le plus large possible aux produits issus de leur exploitation. Cette société devra alors en produire tout autant – si ce n’est plus – que nos régimes capitalistes en fabriquent aujourd’hui. Dans ces conditions, une telle société serait forcée de maintenir le modèle de l’élevage intensif. Il est donc difficile de voir comment elle pourrait traiter les animaux d’élevage mieux qu’ils ne le sont actuellement.
Un autre problème est que la question de la sortie du capitalisme est très complexe et difficile. On peut penser qu’elle est souhaitable (sous réserve, bien sûr, que ce soit au profit d’une forme d’organisation plus désirable que le capitalisme – on sait que toutes ne le sont pas)[15]. Mais, à ce jour, il n’existe aucun moyen évident d’opérer une telle transition sans risquer de faire plus de mal que de bien. Par conséquent, même si l’abolition du capitalisme peut être considérée comme une perspective séduisante et intéressante, force est de constater qu’elle reste très lointaine et incertaine.
La lutte contre le spécisme, en revanche, n’est pas entourée des mêmes incertitudes. Il existe des voies assez prometteuses pour diminuer l’emprise de ce système d’oppression sur les animaux et espérer l’abolir à peu près complètement un jour : mener la bataille culturelle pour que les animaux non humains cessent d’être perçus comme des êtres inférieurs, militer pour des lois plus protectrices de leurs intérêts, boycotter les produits issus de l’exploitation animale, promouvoir les alternatives aux produits des industries de l’exploitation[16], etc. En empruntant ces voies, des résultats positifs ont déjà été obtenus et d’autres le seront probablement à l’avenir, même si le processus est lent et même si ces résultats peuvent être en deçà de l’attente des antispécistes. En outre, il est difficile d’imaginer que nous courrions le risque de rendre le monde plus injuste ou plus mauvais en militant de cette façon. Il y a donc de bonnes raisons de privilégier la lutte contre le spécisme par rapport à la lutte contre le capitalisme.
Les animaux non humains ne se battent pas pour leur émancipation
Certains militants de gauche et surtout d’extrême gauche semblent attacher beaucoup d’importance à ce que les luttes politiques soient menées ou dirigées par les premiers concernés. C’est une idée qui n’est évidemment pas absurde lorsque ceux-ci ont les capacités nécessaires pour ce faire. Mais on rencontre parfois des personnes qui font de ce principe une interprétation assez radicale, selon laquelle il faudrait l’appliquer en toutes circonstances. Pour ces personnes, si les premiers concernés ne s’organisent pas pour lutter, il n’y a pas lieu de le faire à leur place, quand bien même ils en seraient incapables. Ceux qui le font sont simplement des dominants cherchant à s’accaparer une parole qui ne leur appartient pas[17].
À cette objection, on peut répondre deux choses. Premièrement, elle témoigne d’une conception très étroite de la manière dont les opprimés peuvent exprimer leur volonté. Comme le souligne Frédéric Côté-Boudreau, les animaux ne restent pas passifs face aux traitements que nous leur infligeons. Ils résistent à leur manière ; ils « rugissent, donnent des coups de griffes ou de tête, mordent, brisent des objets, refusent d’obéir, tiennent tête, ralentissent le pas, feintent, se cachent ou s’évadent lorsque cela leur est possible[18] ». Ce faisant, ils expriment des préférences et des désirs[19]. Pourquoi cette expression ne serait-elle pas suffisante ? N’est-il pas absurde d’exiger davantage d’eux, alors qu’ils n’en ont pas les moyens ?
Deuxièmement, cette façon de voir les choses conduit à laisser les individus les plus vulnérables à la merci de toutes les maltraitances au prétexte qu’ils sont trop faibles ou qu’ils n’ont pas les capacités nécessaires pour constituer et diriger des mouvements politiques. N’est-ce pas une position profondément incompatible avec toute idée de justice ?
Quid de la solidarité entre humains ?
Une dernière objection pourrait être celle-ci : nous entretenons des relations particulières avec nos semblables, plus enrichissantes que celles que nous avons avec les autres animaux, plus propices au développement de liens de solidarité, voire plus empreintes de réciprocité et d’égalité. Il est donc normal que les luttes pour l’émancipation d’humains aient pour nous une importance que n’ont pas celles qui visent l’émancipation des animaux non humains.
L’argument, toutefois, ne tient pas. D’abord, défendre l’idée que nous aurions de bonnes raisons de nous sentir plus solidaires des membres de notre espèce que de ceux d’autres espèces revient à défendre une conception spéciste de l’éthique. On peut donc lui opposer tous les arguments que l’on adresse généralement à ce type de positions.
Dans ce cas précis, on peut notamment faire observer qu’il paraît dangereux d’accorder plus ou moins d’importance à la souffrance d’une catégorie d’êtres selon la capacité qu’ils ont à nouer certains types de liens sociaux. Une souffrance de même intensité est ressentie de façon tout aussi négative par les individus qui nous ressemblent et par ceux qui sont très différents de nous. Pourquoi donc faire intervenir ce paramètre ? Ne serait-ce pas une manière injuste et arbitraire de privilégier ceux et celles avec qui nous partageons certaines caractéristiques[20] ? Surtout, pourquoi ne pourrait-on pas user de cet argument pour défendre certains humains plutôt que d’autres ? Par exemple, nous ne pouvons pas nouer les mêmes sortes de liens avec des personnes valides qu’avec des personnes souffrant de handicaps mentaux sévères. Cela veut-il dire qu’il est justifié d’accorder beaucoup moins d’importance à la souffrance des secondes qu’à celle des premières ? J’ose espérer que peu d’entre nous répondraient par l’affirmative.
Enfin, et ce sera ma conclusion, même si cet argument spéciste devait contre toute attente être accepté, il permettrait peut-être de justifier que l’on accorde moins d’importance à la souffrance des animaux non humains, mais non qu’on ne lui accorde aucune importance. Or, comme le fait observer Michael Huemer[21], montrer que la souffrance animale est mille fois moins grave que la souffrance humaine, c’est « simplement » passer de l’idée que les pratiques de l’industrie de l’exploitation animale équivalent à massacrer et torturer des dizaines de milliards d’humains chaque année, à celle qu’elles équivalent à en massacrer et torturer des dizaines de millions. C’est considérablement moins, certes, mais quel système d’oppression ciblant des humains cause des dommages de cette ampleur ? On aboutirait donc à cette conclusion assez paradoxale : si l’on acceptait une forme de spécisme limité, il faudrait quand même reconnaître qu’il existe un système d’oppression spéciste – au sens d’un système de normes, d’institutions et de représentations permettant des discriminations d’espèces allant bien au-delà de ce qui est moralement justifiable – et qu’il est plus urgent et important de lutter contre ce système d’oppression que de combattre tous les autres.
Il semble qu’il n’y ait donc pas moyen d’échapper à cette idée : le système spéciste est le plus néfaste des systèmes d’oppression et la lutte contre ce système devrait être notre priorité.
Notes et références
↑1 | Sur ce point, voir Sarah Zanaz, « Spécisme systémique, plus qu’une position éthique individuelle, le spécisme est un système » , L’Amorce, 17 juillet 2020. |
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↑2 | Voir notamment :
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↑3 | Voir par exemple Railey, « Des droits pour les trans et les autres minorités sociales avant les animaux », Paris-Luttes.info, 30 novembre 2021. |
↑4 | Sur le statut éthique de la souffrance, voir par exemple :
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↑5 | Cette estimation, que l’on donne souvent, est basée sur les données de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture pour l’année 2019 : https://www.fao.org/faostat/fr/#data/. |
↑6 | Le site de l’association L214 contient de très nombreuses informations à ce sujet dans la rubrique « vidéos et enquêtes ». Voir également Valéry Giroux, Contre l’exploitation animale. Un argument pour les droits fondamentaux de tous les êtres sensibles, L’Âge d’Homme, 2017, pp. 244-252. |
↑7 | Sur ce point, voir notamment :
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↑8 | Tous ces cas sont rapportés par Stuart Rachels dans son article « Vegetarianism », (op. cit.). |
↑9 | Idem. |
↑10 | Ce type de pratique a été mis en évidence par L214 lors de son enquête sur l’abattoir de Briec. |
↑11 | Sur ce point, voir Alison Mood, « Combien de poissons sont pêchés par an ? », dans Les Cahiers antispécistes, n° 34, 2012. Texte issu du rapport Worse things happen at sea : welfare of wild caught fish, publié sur le site fishcount.org.uk et traduit de l’anglais par Emmanuelle Barraud. |
↑12 | Le site de la Journée mondiale pour la fin de la pêche propose une excellente synthèse sur le traitement des individus victimes de la pêche. |
↑13 | Sur ce sujet, on peut se reporter, par exemple, à la vidéo de Pierre Rigaux sur les animaux blessés et longuement agonisants du fait de la chasse, accessible sous ce lien. |
↑14 | On peut même dire que cette position est défendue par Marx lui-même, lorsqu’il affirme, dans le Manifeste du parti communiste, que « l’histoire de toute société jusqu’à nos jours est l’histoire de la lutte des classes » (GF Flammarion, 1998, p.73), ce qui montre bien le caractère central qu’il confère au combat des communistes. |
↑15 | C’est une position que j’accepte à titre personnel. Par honnêteté, il faut toutefois signaler qu’il s’agit d’une thèse controversée (pour quelques critiques intéressantes, voir par exemple Jason Brennan, Why Not Capitalism?, Routledge, 2014). |
↑16 | Sur ce point, voir David Chauvet et Thomas Lepeltier (dir.), Plaidoyer pour une viande sans animal, PUF, 2021. |
↑17 | Ce fil Twitter me semble une bonne illustration de cette façon de penser |
↑18 | Frédéric Côté-Boudreau, « Les animaux luttent aussi », Ballast, n° 2019/2, n° 8, pp. 90-101. |
↑19 | Sur l’agentivité des animaux non humains, voir également Will Kymlicka et Sue Donaldson, Zoopolis. A Political Theory of Animal Rights, Oxford University Press, 2011 (notamment pp. 65-66 et 121-122). |
↑20 | Sur ce point, voir Valéry Giroux, L’antispécisme, op. cit., p. 38. |
↑21 | Voir Michael Huemer, Dialogues on Ethical Vegetarianism, Routledge, 2019 (pp. 22-24). Traduit et publié en français en 2020 sous le titre Dialogue entre un carnivore et un végétarien, aux éditions Albin Michel. |
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