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Quels sont les liens entre le spécisme et le sexisme ou, inversement, entre le féminisme et l’antispécisme ? C’est cette question que traite Jérôme Segal dans ce texte qui est extrait, et légèrement adapté, de son dernier livre “Animal Radical. Histoire et sociologie de l’antispécisme” (2020).
Parmi les comparaisons utilisées par les militants de la cause animale pour justifier leur lutte, le parallèle entre l’exploitation des animaux et le sexisme est le plus complexe et délicat à analyser, car les deux causes se révèlent profondément imbriquées. Pour Peter Singer, la discrimination à l’encontre des femmes était généralement considérée, au début des années 1970, comme la dernière en vigueur à ne pas être unanimement condamnée. Dans son article de 1973 pour la New York Review of Books, l’auteur de La libération animale écrivait : « Le mouvement de libération des Noirs, la libération des gays et toute une variété de mouvements nous sont familiers. Avec la libération des femmes, certains pensaient qu’on était arrivés au bout du chemin. La discrimination sur le sexe, cela a été dit, est la dernière forme de discrimination qui est universellement acceptée et pratiquée sans se cacher, même dans ces cercles libéraux qui ont longtemps été fiers d’être libérés de toute discrimination raciale [1]. »
Le parallèle entre l’oppression dont les femmes sont victimes et l’exploitation des animaux soulève, plus que les autres, la question de la convergence des luttes et de l’intersectionnalité, terme introduit aux États-Unis à la fin des années 1980 pour décrire ce que subissent les personnes en proie à plusieurs formes d’oppression (au départ les femmes afro-américaines). Ces sujets sont âprement débattus parmi les antispécistes.
Certains refusent de considérer ensemble ces deux oppressions. Sasha et Liza, du collectif israélien 269 Life, estiment que les animaux non humains sont des victimes absolues, parce qu’ils n’ont aucun moyen de s’organiser pour lutter contre l’oppression. Non seulement ces militants donnent la priorité à la cause animale, mais ils s’opposent à la convergence des luttes, même s’ils ne rechignent pas à faire des parallèles avec d’autres formes d’oppression. Ils ne mentionnent les autres causes que dans la mesure où elles servent celle des animaux.
Au contraire, l’association française Les luttes à lier (LLAL) entend « lutter contre les oppressions systémiques que subissent les animaux (humaine-s y compris) et venir en aide aux victimes ». Lors de la première « assemblée générale antispéciste », tenue à Paris le 22 janvier 2019, pour financer la création d’un sanctuaire pour les animaux sauvés des élevages ou des abattoirs, les membres de LLAL vendaient un t-shirt sur lequel on pouvait lire : « Nous n’arrêterons jamais. Nous ne lâcherons pas. Ensemble, luttons pour nos droits. Animalisme féminisme, antispécisme, antiracisme, écologisme, anticapitalisme, LGBTQ+ et bien plus encore. »
Les questions de féminisme mêlées à celle de la laïcité peuvent conduire, surtout en France, à des oppositions virulentes susceptibles de nuire entre autres à la cohésion au sein des associations antispécistes. Mais pour l’heure, nous commencerons par observer comment les oppressions qui frappent les femmes s’articulent avec le spécisme. La première à mettre en lumière cette articulation est Frances Power Cobbe, connue pour son rôle dans la création de la National Anti-Vivisection Society. Dans son article de 1880 intitulé « La torture conjugale en Angleterre », elle désigne le sentiment de propriété comme étant la cause de la violence exercée contre les femmes : « L’idée que l’épouse d’un homme puisse être sa propriété, de la même manière qu’un cheval serait sa propriété […] est la source tragique de maux et de souffrances incommensurables [2]. » Elle explique en outre qu’il est délicat de s’engager contre les violences conjugales auprès des hommes les plus pauvres, car selon elle, ils voient leur femme comme leur seule propriété [3]. Émilie Dardenne rappelle ces propos de Cobbe sur la trop lente évolution des mentalités et des législations :
C’est seulement en 1829, dans la neuvième année du règne de George IV, que la loi qui […] autorisait un homme « à battre sa femme avec tout instrument raisonnable », a été supprimée. Non que l’on assiste, comme dans le cas de la vivisection animale, à la naissance d’une nouvelle passion pour la cruauté, car il s’agit d’une passion ancienne, qui trouve son origine dans les époques lointaines de capture des femmes et de polygamie barbares, et qui persiste encore dans les recoins obscurs de notre pays [4].
Dans ses mémoires, Louise Michel fait elle aussi le lien entre sa défense de la cause animale et son combat contre le sexisme, dénonçant les « crimes de la force » par lesquels le peuple est assujetti, mais qui sont aussi ceux du patriarcat. « Gare pour le vieux monde le jour où les femmes diront : c’est assez comme cela ! » prévient-elle. Au départ, ce sont bien les violences commises contre les animaux qui la choquent : « Des cruautés que l’on voit dans les campagnes commettre sur les animaux, de l’aspect horrible de leur condition, date avec ma pitié pour eux la compréhension des crimes de la force [5]. » Peu après, Séverine (née Caroline Rémy), directrice avec Jules Vallès du Cri du peuple jusqu’en 1888, établit à son tour ce parallèle, de façon plus saisissante encore. Elle publie en 1903 ce qui pourrait être l’autobiographie d’un chien abandonné, sous la forme d’un livre destiné aux enfants. Dans la préface, elle explique : « Parce que je ne suis “qu’une femme”, parce que tu n’es “qu’un chien”, parce qu’à des degrés différents sur l’échelle sociale des êtres nous représentons des espèces inférieures au sexe masculin – si pétri de perfection –, le sentiment de notre mutuelle minorité a créé entre nous plus de solidarité encore, une compréhension davantage parfaite [6]. »
Mariée de force à 16 ans, Séverine a lutté toute sa vie pour l’émancipation des femmes, qualifiant la nuit de noces de « viol légal », réclamant le droit de vote, la liberté de divorcer et même, déjà, d’avorter. À l’aube de la Première Guerre mondiale, lorsque Séverine organise l’une des premières grandes manifestations féministes, les suffragettes britanniques défendent les mêmes idées sur la nécessité de traiter ensemble l’oppression dont sont victimes femmes et animaux. En 1912, dans The Vegetarian Messenger and Health Review, le journal de la Société végétarienne, on trouve cette formule lapidaire sous la plume d’une femme qui a choisi de rester anonyme : « Le végétarisme vise directement, comme nous, les femmes, à l’abolition de l’incorrigible doctrine de la force physique. » Charlotte Despard, suffragette engagée contre la vivisection, explique l’année suivante dans la même revue : « Le végétarisme est avant tout une question qui concerne les femmes. C’est horrible de penser que les femmes devraient avoir à manipuler et à cuire de la chair morte [7]. »
Le repas est un acte à la fois social et intime, dans le sens où la personne qui mange laisse des aliments pénétrer son corps. Pendant bien trop longtemps, les femmes ont été astreintes à la préparation des repas dans les sociétés traditionnelles et, aujourd’hui encore, on entend des femmes dire qu’elles aimeraient adopter une alimentation végétarienne ou végane, mais que leur conjoint a « besoin de viande ». Cette situation découle d’une conception très largement partagée de la masculinité, fondée sur deux principes : le contrôle du corps des femmes et le carnisme, selon lequel la consommation de viande est une manifestation de la virilité. Prenons l’exemple de ce spot publicitaire de 2006 pour les véhicules de marque Hummer, mettant en scène un homme qui achète du tofu et des légumes. À la caisse, son voisin a les bras chargés de steaks et de viande à barbecue. L’homme au tofu, un peu gêné, voit une publicité pour le nouveau modèle de Hummer, et la scène suivante le montre au volant d’un de ces engins, en train de grignoter une carotte. Le slogan enjoint les hommes à « rétablir l’équilibre ». Carol J. Adams, qui attire notre attention sur cette publicité, a consacré une quinzaine d’années de recherche aux liens entre sexisme et carnisme pour publier en 1990 La politique sexuelle de la viande [8], où elle dénonce le fait que femmes et animaux sont vus comme des objets de consommation. Dans l’introduction, elle défend sans détour la convergence des luttes :
Ce livre ne serait pas devenu ce qu’il est si je n’avais pas participé aux mouvements contre la violence conjugale, le racisme et la pauvreté au cours des années que j’ai consacrées à son écriture. En apprenant à connaître la vie de ces femmes et en parlant de leurs réalités, j’ai pu mieux comprendre pourquoi nous devons traiter des textes de la viande et non d’un seul texte homogène. La consommation de viande représente une construction, une puissance et une réalité économique, en plus d’être une question personnelle très concrète. […] Il est plus que temps de nous pencher sur la politique sexuelle de la viande, car elle n’est pas séparée des autres questions urgentes de notre époque.
Lorsqu’on lui demande s’il n’y a pas de luttes plus prioritaires – « Et les sans-abris, les femmes battues ? » –, elle répond : « La politique sexuelle de la viande vise à montrer que nous devons cesser de fragmenter le militantisme ; nous ne pouvons pas opposer la souffrance humaine et la souffrance animale puisqu’elles sont intimement reliées [9]. » Par ailleurs, elle n’a rien à prouver concernant ses années d’engagement et assume une certaine radicalité : « Le travail des féministes radicales des années 1970 mena à la reconnaissance légale du harcèlement sexuel, à la création et au financement de refuges pour victimes de violence conjugale et à l’adoption des lois sur la protection des victimes de viol. En luttant pour éliminer la violence, nous avons également contribué à protéger les personnes qui la subissent [10]. »
C’est lorsque, jeune adulte en deuil de son cheval qu’on venait de tuer, elle s’est sentie incapable d’avaler une bouchée de viande, qu’Adams a commencé à creuser le parallèle entre sexisme et carnisme. Les deux idéologies reposent sur ce qu’elle nomme les « référents absents » : les femmes et les animaux que l’on ne voit pas, qui ont été « invisibilisés », afin qu’on puisse en faire usage en les mangeant ou en les exploitant sexuellement. La démarche qu’elle préconise consiste en quelque sorte à voir son steak comme un animal mort, comme nous y enjoint aussi Martin Gibert dans son livre [11]. Adams explique que dans les sociétés patriarcales, les femmes sont animalisées et les animaux féminisés. L’animalisation des femmes se manifeste notamment dans pléthore de messages publicitaires qui utilisent les femmes comme objets sexuels et les assimilent à des poules, des tigresses, des dindes, pour vendre à peu près n’importe quoi.
Déjà, dans Le deuxième sexe, paru en 1949, Simone de Beauvoir dénonçait le sexisme de Montherlant, chez qui elle décelait « l’orgueil carnassier » de l’homme dans sa volonté de conquête des femmes. L’écrivain, qui parlait des « bêtes féminines », « jamais tout à fait nettes », décrivait une main posée sur la cuisse d’une femme en la comparant à celle d’un « lion [qui] tient sa patte étalée sur le quartier de viande qu’il s’est conquis [12] ». L’homme est certes comparé à une bête, mais au roi des animaux, alors que la femme n’est que viande prête à la consommation. Vers la fin de sa vie, Jacques Derrida s’est lui aussi intéressé au carnisme et, pour établir les interdépendances entre le logos (le sujet s’affirmant en tant que tel par le « je »), la masculinité et le carnisme, il a introduit le concept de « carno-phallogocentrisme ». Dans ses entretiens avec Élisabeth Roudinesco, expliquait que l’opposition à la peine de mort doit entraîner une remise en question du geste qui consiste à tuer les animaux pour les manger [13].
Pour de nombreuses féministes, la violence contre les animaux est la même que celle qu’on peut retrouver dans une certaine pratique de la prostitution. Adams décrit les « maisons d’abattage où six ou sept filles servent 80 à 120 clients chaque soir » et rappelle que les adeptes du sadomasochisme utilisent des instruments habituellement réservés à l’exercice de la domination humaine sur les animaux domestiques, comme les colliers pour chiens ou les cravaches pour chevaux [14]. Certaines prostituées disent qu’elles se sentent traitées comme des animaux, comme Eudoxie dans son texte « De l’abattage des animaux à l’abattage des putes, il n’y a qu’un pas » :
Il est assez facile de se mettre à la place des animaux quotidiennement abattus quand on est une pute. Tous les jours je suis abattue, abattue par la fatigue, par les hommes qui me passent dessus, tout ça pour répondre à leur besoin, à leur satisfaction. […] On préférera être aveugle sur le fonctionnement de cette maison [close] dans laquelle je suis battue tous les jours pour demain encore se régaler à me bouffer les cuisses comme on se régalera à bouffer les cuisses de son poulet avalé plus tôt dans notre assiette lors du déjeuner.
Vous ne voyez pas le rapport ? Il y en a pourtant un, dans les deux cas on n’écoute pas l’autre. Et dans les deux cas il y a un être vivant. Au lieu de vous demander à quelle sauce vous allez manger votre prochain, demandez-vous plutôt ce que vous pouvez faire pour changer tout cela [15].
Adams, de son côté, rappelle qu’au XIXe siècle, des médecins vétérinaires pratiquaient l’« éthérisation » des femmes pour que le « devoir conjugal » puisse être accompli : « Ce médecin se rendait à la résidence du couple deux ou trois fois par semaine “pour éthériser la pauvre épouse”. L’anesthésie des animaux en guise de prélude à leur démembrement rappelle la complicité du médecin dans le cas de viol conjugal [16]. »
Les siècles de domination dont ont été victimes les femmes, souvent traitées comme des animaux, expliquent la surreprésentation importante de celles-ci parmi les militants de la cause animale. Dans une approche sociologique de la cause animale, Emily Gaarder a interrogé 27 militantes antispécistes, dont 12 ont répondu s’être engagées pour cette cause parce qu’elles avaient subi l’oppression des hommes. Elle rapporte ceci : « Ces témoignages faisaient ressortir les liens suivants entre le statut des femmes et celui des animaux dans la société : l’expérience de la violence physique et sexuelle, le manque de voix ou de pouvoir politique, le fait d’être négligé ou ignoré, le fait d’être contrôlé et le fait d’être considéré comme un objet ou un bien [17]. »
Les associations ou collectifs animalistes comptent en moyenne entre deux tiers et trois quarts de femmes parmi leurs membres. En France, en vertu d’une loi sur la parité destinée à promouvoir la participation des femmes à la vie politique, le parti animaliste a perdu 36 % du financement qui devait lui être versé par l’État parce qu’il y avait plus de femmes que d’hommes sur leurs listes aux élections législatives de 2017. Gaarder a tenté de discerner les différents facteurs qui pourraient expliquer la surreprésentation des femmes dans ce milieu, et elle s’est notamment intéressée au sentiment d’animalité ressenti par certaines femmes au moment de l’accouchement ou de l’allaitement. Cette expérience permettrait, selon elle, à certaines femmes de se sentir proches des femelles animales exploitées : « Nous donnons la vie et je ne peux pas croire qu’une femme puisse apprendre qu’une vache se fait enlever son veau deux heures après la naissance sans ressentir une forme de proximité avec cela [18]. »
L’un des essayistes les plus connus de nos jours, l’historien israélien Yuval Harari, qui reste toutefois plutôt discret sur son antispécisme, insiste sur l’universalité de l’instinct maternel chez les mammifères.
Les cochons ne semblent pas connaître les extrêmes de compassion et de cruauté qui caractérisent Homo sapiens, ni l’émerveillement qui submerge un homme contemplant l’infinitude du ciel étoilé. Probablement existe-t-il des exemples inverses – des émotions porcines peu familières aux humains – mais pour des raisons évidentes, je n’en puis nommer aucune. Il est cependant une émotion centrale que semblent partager tous les mammifères : le lien mère-petit enfant. De fait, c’est lui qui donne leur nom aux mammifères. Le mot même vient du latin mamma, « sein ». Les mères mammifères aiment tant leurs petits qu’elles les laissent téter leur corps. Les petits mammifères, quant à eux, éprouvent le désir irrésistible de se lier à leur mère et de rester près d’elle. […] [I]l est évident que l’amour maternel et un solide lien mère-enfant caractérisent tous les mammifères [19].
De nombreuses femmes se sentent ainsi « mammifères » par leur expérience de la maternité et donc solidaires des autres « mères », quelle que soit l’espèce à laquelle elles appartiennent. Les liens étroits entre sexisme et carnisme expliquent les réactions souvent hostiles que provoquent, même parmi les antispécistes, certaines campagnes de PETA qui n’hésitent pas à reproduire des clichés sexistes. L’une d’entre elles montre des femmes dénudées avec le slogan « Plutôt être nue que porter de la fourrure ». Emily Gaarder a interrogé les femmes de son étude sur leurs réactions et celles-ci sont partagées entre le côté « efficace » de ces campagnes et le danger de perpétuer le sexisme (44 % des femmes interrogées étaient hostiles, 30 % étaient pour et 26 % n’avaient pas d’avis tranché) [20].
Les femmes engagées dans la lutte animaliste posent souvent le problème de la convergence des luttes ou de l’intersectionnalité. Dans le monde universitaire anglo-saxon, on assiste au développement des Critical Animal Studies (études animales critiques), qui reposent sur l’inclusion de différentes formes d’oppression ou de discrimination [21].
Jérôme Segal, Animal Radical. Histoire et sociologie de l’antispécisme, Lux éditeur, parution le 11 mai 2020 en Europe, le 6 août en Amérique du Nord.
Notes et références
↑1 | Peter Singer, « Animal Liberation », The New York Review of Books, 5 avril 1973. |
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↑2 | Citée dans Émilie Dardenne, « “Un épagneul, une femme et un noyer, plus nous les battons, meilleurs ils sont”: Frances Power Cobbe, la féminité et l’altérité », LISA/LISA, janvier 2005. |
↑3 | Comme l’avaient noté Marx et Engels, la cause animale peut sembler suspecte dans une démarche qui placerait la lutte des classes au fondement de toute pensée politique. Aujourd’hui encore, il n’est pas rare d’entendre des personnes critiquer les véganes comme adeptes d’un mode de vie « bobo » ou encore affirmer qu’un régime végane reviendrait plus cher qu’un régime omnivore, ce qui est inexact. |
↑4 | Dardenne, « “Un épagneul, une femme et un noyer, plus nous les battons, meilleurs ils sont” », loc. cit. |
↑5 | Louise Michel, Mémoires de Louise Michel, écrits par elle-même, Paris, F. Roy, 1886, p. 120. |
↑6 | Séverine, Sac-à-tout. Mémoires d’un petit chien, Paris, Félix Juven, 1903, pp. 1-2 de la dédicace. |
↑7 | Citations présentées par Leah Leneman dans « The Awakened Instinct: Vegetarianism and the Women’s Suffrage Movement in Britain », Women’s History Review, vol. 6, no 2, 1997, pp. 271-287 (ici pp. 280 et 278). |
↑8 | Carol J. Adams, La politique sexuelle de la viande. Une théorie critique féministe végane, Lausanne, L’Âge d’Homme, 2016 [1990]. |
↑9 | Ibid., pp. 52 et 35. |
↑10 | Ibid., p. 24. |
↑11 | Martin Gibert, Voir son steak comme un animal mort. Véganisme et psychologie morale, Montréal, Lux, 2015. |
↑12 | Simone de Beauvoir, Le deuxième sexe, t. 1, Les faits et les mythes, Gallimard, coll. « Folio essais », 1986 [1949], pp. 329-330. Plus loin, l’auteure dénonce aussi l’assimilation des femmes à des bêtes domestiques (p. 333). |
↑13 | « Cette violence industrielle, scientifique, technique [contre les animaux] ne saurait être encore trop longtemps supportée, en fait ou en droit. Elle se trouvera de plus en plus discréditée. Les rapports entre les hommes et les animaux devront changer. » (Jacques Derrida et Élisabeth Roudinesco, De quoi demain… Dialogue, Flammarion, coll. « Champs », 2003, p. 109.) Derrida précise d’ailleurs à propos des antispécistes : « [J]’ai de la sympathie (et je tiens à ce mot) pour ceux qui se révoltent : contre la guerre déclarée à tant d’animaux, contre la torture génocidaire qu’on leur inflige souvent de façon au fond perverse, c’est-à-dire en élevant en masse, de façon hyper-industrialisée, les troupeaux à exterminer ainsi pour les supposés besoins des hommes » (p. 107). |
↑14 | Adams, La politique sexuelle de la viande, op. cit., p. 94. |
↑15 | Eudoxie, « Tous les jours, je suis abattue », Prostitution et Société, septembre 2014. |
↑16 | Adams, La politique sexuelle de la viande, op. cit., p. 115. |
↑17 | Emily Gaarder, Women and the Animal Rights Movement, Rutgers University Press, 2011, p. 48. Plus généralement, Adams écrit à propos des femmes : « Je suis […] fermement convaincue que lorsqu’un individu est dépourvu de pouvoir dans le cadre de la culture dominante, cette position de faiblesse le rend plus sensible aux autres formes d’impuissance » (p. 43). |
↑18 | Ibid., p. 54. |
↑19 | Yuval Noah Harari, Homo deus. Une brève histoire du futur, Albin Michel, 2017, p. 102. |
↑20 | Gaarder, Women and the Animal Rights Movement, op. cit., p. 119. |
↑21 | Nathan Stephens Griffn, Understanding Veganism. Biography and Identity, Londres, Palgrave Macmillan, 2017. |