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1. Que faites-vous pour les animaux ?
Je défends leur cause au moyen de la bande dessinée, je suis autrice. Cela fait maintenant 7 ans que j’écris et que je dessine sur le sujet, de façon humoristique. J’ai la chance d’être suivie sur les réseaux sociaux par des personnes curieuses et bienveillantes, j’en profite donc pour communiquer sur le sujet de manière parfois légère, parfois sérieuse. Mon aide dans ce domaine est donc principalement virtuelle, mais si j’ai la possibilité de me rendre utile dans la vraie vie, je le fais, ne serait-ce que par des petites actions. Ah, et évidemment : je suis végane.
2. Qu’est-ce qui est le plus difficile dans votre activisme ?
Le fait d’être immédiatement catalogué·e, alors qu’on tient un discours qui a du sens. Parfois on a beau expliquer par A+B qu’il est temps de remettre en question ses habitudes, la personne en face ira chercher les contre arguments les plus faciles (pour ne pas dire les plus bêtes) plutôt que d’admettre qu’elle participe incontestablement à une forme d’oppression. Ça peut être très frustrant.
3. Qu’est-ce qui vous semble compliqué avec l’antispécisme ?
Pour ma part rien, c’est un déclic qui doit se faire, ainsi qu’un gros travail de déconstruction, mais une fois que c’est le cas, je trouve que ça facilite la vie. On se sent plus honnête avec soi-même, surtout quand on estime que l’on aime les animaux. Ça demande une certaine radicalité que beaucoup de gens rejettent directement, car la société veut qu’on reste dans la norme. Refuser de manger un aliment (même en étant invité·e chez quelqu’un, par exemple), boycotter des marques, critiquer les systèmes d’élevage, tout ça demande de se mouiller. Et quand on le fait, c’est rapidement mal perçu, voire agaçant. Mais si on veut du changement, il faut faire des vagues.
4. Qu’est-ce qui vous énerve avec l’antispécisme ?
Qu’on n’y adhère pas. Je rigole mais en vérité j’y trouve énormément de sens depuis des années. Le mot fait peur, mais il s’agit uniquement de reconnaître que les humains ne sont pas les maîtres du monde. Toutes les espèces ont leur place sur terre, ce n’est pas à nous de décider du sort d’autrui, au même titre qu’on ne le ferait pas pour son voisin. Une fois qu’on voit les choses comme ça, difficile de faire marche arrière.
5. Quelle tactique vous paraît la plus prometteuse ?
Incontestablement de ne pas juger les autres. J’ai mangé des animaux jusqu’à mes 28 ans, c’était tellement ancré dans ma culture et mon éducation que je n’aurais jamais pu imaginer changer mon mode de vie à ce point. Qui sommes-nous pour faire la morale ? Comme je le disais c’est un cheminement et s’énerver ou provoquer les gens qui n’en sont pas encore là, c’est contre-productif. En revanche, prendre le temps de renseigner, d’expliquer les bienfaits, voire même de ne plus du tout chercher à convaincre, s’avère plus efficace. Et pour ma part, l’humour est un très bon outil : ça permet de détendre l’atmosphère et de mettre les gens en confiance.