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Axelle Playoust-Braure : Le 25 août dernier, dans la petite salle d’un bar marseillais, vous dévoiliez en avant-première les contours du mystérieux « Projet M »… L’objectif de cette nouvelle structure – le Projet Méduses, officiellement lancé le 20 octobre [1] – est de renforcer les fondations du mouvement animaliste. Pourquoi avoir choisi la méduse comme nom et mascotte de ce nouveau projet ?
Projet Méduses : Méduse, c’est avant tout le nom d’une camarade qui était très active et impliquée dans toutes les luttes pour la justice sociale. Une vraie pile électrique, qui semblait indestructible. Elle était une source d’inspiration pour beaucoup. Mais malgré sa détermination et sa motivation, le manque de perspectives pour réussir à rendre le monde meilleur, le désespoir qui en découle et rend certains milieux militants anxiogènes ainsi que les difficultés de la vie l’ont conduite à mettre fin à ses jours. Nous ne voulons pas oublier et nous engageons à tout faire pour éviter que cela ne se reproduise.
Ensuite, la méduse représente une force instoppable lorsqu’elle est en banc (un banc de méduses a même réussi à bloquer une centrale nucléaire il y a quelques mois !). Sa tête représente notre vision, la direction qui nous unit tou-te-s. Ses tentacules indépendantes peuvent agir simultanément de différentes manières, symbolisant ainsi la multiplicité et la pluralité des actions portées par le mouvement.
À l’origine du Projet Méduses se trouve un constat de burn-out militant. On peut lire dans votre charte : « Lutter est difficile. Au contact de la réalité du monde, notre moral, notre énergie et notre détermination peuvent s’affaiblir. » Cette expérience semble largement partagée. Insolente Veggie s’exprimait il y a quelques semaines sur le sujet : « Pour moi, garder le moral en étant végane, c’est comme être en équilibre sur un fil. » Par ailleurs, l’équipe de la Veggie Pride a identifié la végéphobie comme étant un obstacle majeur à la bonne santé du mouvement animaliste et commencé à organiser des rencontres pour lutter contre l’isolement et le désespoir. De votre côté, quels sont les symptômes que vous observez et pourquoi une nouvelle structure vous a-t-elle parue nécessaire ?
Projet Méduses : Ce sont les forces vives, les militant-e-s, qui permettent d’atteindre les objectifs opérationnels. Il est donc intéressant d’avoir des collectifs qui se spécialisent dans la lutte contre la malveillance envers les militant-e-s. C’est en partie ce qui a motivé la création du Projet Méduses. Nous souhaitons prendre en considération les problématiques sociales et matérielles externes, mais aussi internes au mouvement : rapports de compétition, manque d’esprit critique, difficulté de la transmission des savoirs, mauvaise ergonomie des outils de communication, manque de pensée stratégique et d’accompagnement des militant-e-s sur le plan émotionnel, isolement…
Le Projet Méduses vise celles et ceux qui s’essoufflent, qui trouvent que le milieu manque de bienveillance, de méthode. Mais aussi celles et ceux qui se sont éloigné-e-s du mouvement à cause du racisme, du virilisme, de la transphobie… Par dégoût, par désespoir. Celles et ceux qui n’ont pas l’impression d’être à la hauteur, à cause de l’élitisme et de la survalorisation d’un certain type de militantisme. Le Projet a aussi pour objectifs de créer une porte d’entrée pour tou-te-s celles et ceux qui ne luttent pas encore, de les aider à trouver leur place et leur manière de militer, de les accompagner dans un processus de politisation.
Quel diagnostic posez-vous sur le mouvement animaliste français ?
Florence Dellerie : Le mouvement gagnerait beaucoup à consacrer davantage de moyens au développement de l’esprit critique des militant-e-s. Mettre de côté les analyses, raisonnements et conclusions bancales qui ralentissent la prise en compte de l’intérêt des êtres sentients et nuisent à la crédibilité du mouvement permettrait de l’assainir. Si notre vision du monde est basée sur des analyses erronées, alors ce que nous mettons en place pour changer les choses ne peut qu’être biaisé. Au mieux, inefficace ; au pire, nuisible. Il faut résister à la tentation du bougisme, le fait d’envisager les actions militantes non plus comme un moyen mais comme une fin, et donc d’agir pour agir, sans prise en compte stratégique.
Il me semble important que des principes de bienveillance soient également pris en compte et mis en application autant que possible. Cela inclut le fait de savoir émettre des critiques stratégiques qui permettent de recentrer les actions sur les animaux, mais aussi de savoir recevoir ces critiques. Si ces dernières sont formulées en interne, sur le fond et en accord avec les enjeux fondamentaux, alors elles doivent être encouragées et intégrées.
Zet : Une trop grande partie du mouvement repose sur l’émotion, ce qui nous empêche d’agir avec rationalité. Si nous avions conscience des biais dans lesquels nous tombons et la capacité de repérer les erreurs de logique dans nos réflexions et celles des autres, nous aurions une compréhension plus juste du monde et donc la capacité d’envisager une meilleure défense du mouvement et des victimes d’oppression. On peut d’ailleurs retrouver les conséquences désastreuses des raisonnements naturalistes dans les discours anti-vaccins, anti-RWAS [2], anti-B12, etc.
Laura Le Brasseur : Je remarque clairement un manque de réflexion stratégique à long terme et une incompréhension des enjeux du pouvoir. Certaines personnes vont jusqu’à défendre des moyens comme des stratégies (« stratégie de l’action directe » par exemple) et invoquent les luttes passées comme des modèles, sans les recontextualiser ni comprendre clairement quels ressorts ont été utilisés.
Le manque d’espoir et de perspectives pousse de nombreux-ses militant-e-s à « agir pour agir », à penser des actions dans l’urgence et donc à pratiquer une forme de bougisme qui épuise aussi bien les forces que les ressources. Le dénigrement de tout ce qui est considéré comme du militantisme « mou » est véritablement problématique. Cela polarise les militant-e-s et entraîne une déception, un climat de mépris et de culpabilisation au sein d’une lutte qu’on voudrait au contraire unie. Il est important que tou-te-s puissent trouver la place à laquelle iels seront les plus efficaces, en prenant en considération le fait que cette place peut changer en fonction de l’évolution de leurs formations, envies ou contraintes.
Axelle Playoust-Braure : Une phrase de votre charte m’interpelle particulièrement : « Les enjeux sont de taille et lutter ne s’improvise pas. » On comprend par là que changer le monde est un travail exigeant, que le fait de se former et de s’informer peut faire une grande différence. Comment militer autrement que par improvisation ?
Projet Méduses : Si l’« improvisation » consiste à innover malgré un manque de données dû à la nouveauté des moyens employés et du contexte, alors cette « improvisation » peut être encadrée par des méthodes qui, elles, n’ont rien d’improvisé.
L’analyse comparative est un bon point de départ. S’il est évident que le combat animaliste est inédit et que les contextes sont tous différents, l’étude des conflits passés et des stratégies alors mises en œuvre peut nous permettre de discerner des voies praticables. Il faut ensuite évidemment mobiliser les sciences sociales : quels sont les codes partagés par la communauté visée ? Quel est son système moral ? Comment les relations de pouvoir sont-elles organisées en son sein ? Il faut aussi procéder à l’analyse critique de nos actions et de nos tactiques. Le Projet Méduses a d’ailleurs mis en place un groupe de travail d’analyse qualitative et quantitative des actions menées et à mener.
Vous parlez de distribution optimale des ressources, de rationalité, d’importance de la méthodologie… On ne peut s’empêcher de retrouver des éléments de l’altruisme efficace dans votre projet. Est-ce un mouvement et une approche qui vous ont inspiré-e-s ?
Projet Méduses : La création du Projet Méduses est l’aboutissement d’années de réflexions stratégiques menées par chacun-e d’entre nous dans différentes structures qui ont fini par converger. Nous n’avons découvert l’altruisme efficace que récemment. Il peut effectivement y avoir des similitudes dans la mesure où l’altruisme efficace repose sur de grands principes stratégiques que nous partageons, cependant il ne nous a pas particulièrement influencé-e-s. Nous pourrons à l’avenir examiner les ponts qui peuvent être construits.
Votre parcours animaliste a-t-il connu des virages et autres évolutions de parcours particulièrement marquants ?
Florence Dellerie : De nombreuses lectures, rencontres et réflexions ont influencé mon parcours. J’ai d’abord beaucoup lu la philosophie de Gary Francione (notamment son Introduction aux Droits des Animaux, qui a été mon point de départ), avant de me tourner vers une vision plus utilitariste de l’éthique. Les principes portés par le scepticisme scientifique et la pensée critique ont également fait évoluer mon approche. Ce sont des sujets sur lesquels je travaille beaucoup aujourd’hui. Je déplore vraiment le fait que les pseudo-sciences et certains concepts mystiques se mêlent régulièrement aux questions animalistes, avec lesquelles ils n’ont pourtant aucun rapport.
Un événement en particulier a marqué un certain tournant dans ma démarche. Il s’agit de ma rencontre avec Marc Pion, ancien éleveur laitier, avec qui j’ai eu l’occasion d’échanger au micro de NONBI-Radio lors du Contre-Sommet de l’Élevage organisé par l’association Earth Resistance. J’y ai mesuré la nécessité de reconnaître qu’il est peu pertinent, voire nuisible, de créer ou d’entretenir des polarisations – voire des fossés – entre les militant-e-s animalistes et les personnes impliquées dans l’exploitation des autres animaux. Il est au contraire urgent de communiquer et de trouver des solutions pour rendre le monde moins violent, à la fois pour les animaux exploités et pour les personnes qui participent à cette exploitation, en tentant de les comprendre et de créer des ponts plutôt que des barrières.
Jihem Doe : Après le visionnage de la conférence de Gary Yourofsky, que nous savons problématique sur plusieurs points, je suis parti en croisade contre le monde entier, sans relâche, pendant trois mois. Il fallait que j’informe le plus grand nombre au plus vite, quelle que soit la forme. La conséquence directe a été que je me suis complètement essoufflé, dégoûté, cramé. Mais ce qui a le plus contribué à mon évolution reste incontestablement « les gens lambda ». J’étais usé de répéter encore et encore les mêmes arguments à des gens qui se fichent éperdument de mes réponses et souhaitent seulement pointer du doigt d’éventuelles contradictions. J’ai donc décidé d’arrêter de me répéter. J’ai commencé à faire des vidéos. Cette « carrière » est d’ailleurs amenée à évoluer dans les prochains mois, sans pour autant mettre de côté la réalisation de vidéos. Affaire à suivre…
Laura Le Brasseur : Au début de mon engagement militant, je n’étais entourée que de personnes non-sensibilisées et non-engagées. J’avais beaucoup de mal – malgré mon intérêt – à creuser mes réflexions stratégiques, qui se limitaient alors à la « consom’action » et au changement par l’exemple. Le tournant a clairement été ma première rencontre avec Earth Resistance lors d’une formation à la désobéissance civile. J’y ai rencontré des militant-e-s qui avaient à cœur de construire une stratégie efficace, qui ont stimulé et enrichi mes réflexions jusqu’alors bridées et découragées par mon entourage.
Zet : Je suis arrivé à l’animalisme par la porte de la philosophie, un peu dans mon coin, sans avoir conscience de l’ampleur du sujet. J’étais anti-OGM, anti-vaccin, anti-nucléaire, pro-BIO, pro-nature, très pacifiste… Puis j’ai commencé à militer dans un milieu extrêmement anxiogène, aux antipodes de ce que nous tentons de faire avec le Projet Méduses. Pensée unique, pression, harcèlement, purisme… Il m’a fallu développer mes propres outils de réflexion pour pouvoir quitter ce milieu et prendre conscience de l’importance de l’esprit critique.
Le value drift, appliqué à l’engagement militant, désigne un changement de valeurs ou de priorités qui entraîne un désengagement plus ou moins poussé vis-à-vis de la cause : moins militer, donner moins d’argent aux associations, voire « passer à autre chose »… Est-ce un scénario que vous redoutez pour vous-mêmes, à moyen ou à long terme ?
Florence Dellerie : Il est impossible de savoir de quoi l’avenir sera fait, mais je ne m’imagine pas du tout vivre un changement de valeurs tel qu’il m’amènerait à me désengager complètement. En fait, je consacre plutôt un temps et une énergie croissants à ces questions que je juge primordiales.
Laura Le Brasseur : J’ai beaucoup de difficultés à me projeter dans un futur sans engagement militant. Cependant, le manque de rationalité, d’efficacité et de pensée stratégique pourrait entraîner une perte d’espoir et limiter mon implication. C’est en grande partie ce qui a motivé ma participation à la création du Projet Méduses. Une structure motivante, bienveillante et intellectuellement rigoureuse peut prévenir ce « value drift » et permettre à tou-te-s de s’engager durablement.
Zet : Cela me semble très peu probable que j’abandonne les luttes sociales un jour. Ce qui pourrait arriver, c’est un changement radical de stratégie face à de nouvelles données, mais le système de valeur que je défends a plutôt tendance à se consolider au fil du temps qu’à se fragiliser.
Jihem Doe : J’ai ingéré la pilule rouge, celle qui révèle la réalité brute. Comment imaginer et concevoir un seul instant que mes valeurs puissent un jour opérer un virage à 180 degrés ? Il y a des hauts et des bas avec lesquels il faut composer. Pour autant, je ne jette pas la pierre aux personnes dont la motivation peut s’affaiblir. Je les comprends, même. Je suis incapable de prévoir l’avenir et peut-être qu’un jour, je serai amené à militer différemment. Mais je sais pourquoi mes valeurs sont les miennes, pourquoi elles sont pertinentes et pourquoi elles servent le plus grand nombre. Les changer, ce serait me trahir et trahir celles et ceux pour qui je donne de la voix. Finalement, est-ce que combattre ce « value drift » n’est pas une des missions du Projet Méduses ? Je pense que oui.
Vous insistez sur le fait que le Projet Méduses est une coquille à remplir plutôt qu’un projet fini, tout prêt. Laura, tu soulignais d’ailleurs que vous avez visé un modèle d’organisation similaire à l’ALF ou à Extinction Rebellion. Quelles sont les caractéristiques de ce type de structure, et pourquoi avoir fait ce choix ?
Laura Le Brasseur : ALF et Extinction Rebellion ont en commun d’être des mouvements (c’est-à-dire sans structure officielle) dont tout le monde peut se réclamer, à condition d’agir selon une charte. Le choix n’a pas été facile puisque l’organisation interne a toujours été l’un des principaux écueils des mouvements sociaux. Pour certaines personnes, seul un système hiérarchique sévère peut être garant de l’efficacité opérationnelle d’un groupe. Pour d’autres, chacun-e doit être libre d’agir comme bon lui semble. Ces deux positions me semblent problématiques : dans la première, la hiérarchisation implique une dépendance à un petit groupe de personnes qui peuvent se révéler incompétentes ou peu fiables. Elle menace aussi la bienveillance car elle entretient un climat de coercition. Les mouvements sans structure, quant à eux, ont souvent du mal à établir des stratégies à long terme et des objectifs concrets. Ils sont aussi sujets à de nombreuses dissensions dont les adversaires peuvent profiter. Nous voudrions réconcilier ces deux modèles pour en tirer le meilleur : une stratégie, des objectifs et des valeurs partagées, tout en gardant l’autonomie et l’impulsivité des groupes affinitaires restreints. Nous ne voulons pas entraver l’intelligence et la créativité collective, mais nous souhaitons lui donner une direction.
Une structure souple, donc, mais des outils concrets à la disposition des militantes. Quels sont-ils ?
Projet Méduses : Dans un premier temps, la Boussole [3]. Il s’agit d’une application qui propose un test inspiré du célèbre Akinator [4] et qui permet aux militant-e-s de trouver leur place dans la lutte. Après avoir répondu à une série de questions, les rôles qui leur correspondent le plus leur seront proposés. Sensibilisateur-rice, artiviste, analyste, rédacteur-rice, développeur-se… Nous avons fait notre possible pour que chacun-e puisse trouver un profil qui lui convienne.
Nous avons également mis en place une plateforme Discord [5] pour faciliter le regroupement des militant-e-s selon leurs compétences, favoriser la communication à l’oral et créer des projets communs de façon organisée.
Nous proposons aussi des fiches pratiques, des espaces de confiance, des méthodologies d’établissement de stratégie, des espaces de débats, des jeux… Tout cela se mettra en place au fil du temps, on ne va pas tout vous spoiler !
Vous soulignez l’importance des rencontres « en vrai », loin du clavier. Que vous apportent ces rencontres physiques que vous n’ayez pas trouvé dans les communautés en ligne ?
Projet Méduses : Se voir en face à face facilite une communication empathique et efficace. Cela permet de se donner de la force et de la motivation, de se sentir moins isolé-e. Se réapproprier nos échanges, nos zones d’information et de réflexion est un enjeu important à nos yeux.
C’est pour cela que des événements comme la Marche pour la Fin du Spécisme (MFS), la Marche pour la Fermeture des Abattoirs (MFA), l’Université d’Été de la Libération Animale (UELA) ou les Estivales de la Question Animale (EQA) sont toujours des événements que nous attendons avec impatience. On remarque aussi que la possibilité de se rencontrer permet d’être plus efficace dans la construction et le développement de projets. D’ailleurs, l’idée du Projet Méduses est née à la fin du Festiv’Alarm à Marseille. Nous avions, à ce moment-là, une profonde envie d’entretenir l’énergie et la motivation qui nous habitaient suite à un week-end militant riche en rencontres et en réflexions. Nous nous sommes spontanément assises et avons longuement discuté de ce dont nous avions besoin au sein du mouvement, mettant ainsi le doigt sur les écueils et les manques dont nous avons parlé plus haut.
Imaginons que nous sommes à l’été 2020 (aux Estivales de la question animale, par exemple). Le Projet Méduses s’est développé exactement comme vous l’aviez prévu, il dépasse même toutes vos attentes. Qu’aura-il permis d’accomplir en un an ?
Projet Méduses : Il aura réussi à créer un grand mouvement animaliste rationnel, initié une refonte des dynamiques de communication et de méthodologie. Par ses actions coordonnées et pertinentes, il renverra l’image d’un mouvement animaliste qui peut et sait s’organiser, qui monte en puissance politiquement. À cette période de l’année, nous serons en train de planifier une grande action pour la Journée Mondiale pour la Fin du Spécisme (JMFS). En tout cas, nous espérons qu’il aura permis au plus grand nombre de trouver sa place dans la militance, de se sentir utile, de participer à hauteur de ses moyens et de ses possibilités.
Pouvez-vous partager avec les lectrices de L’Amorce les projets, livres ou associations de la sphère animaliste qui vous enthousiasment particulièrement en ce moment ?
Florence Dellerie : La Journée Mondiale pour la Fin de la Pêche (JMFP), initiée en 2017 par l’association suisse PEA – Pour l’Égalité Animale, est une initiative que je trouve particulièrement importante. Elle comble un vide en mettant en lumière les intérêts des animaux aquatiques, qui représentent la quasi-totalité des animaux tués par les humain-e-s mais ne bénéficient d’aucune mesure de bien-être
Jihem Doe : Je salue la démarche de L214 Éducation. Au-delà du travail connu par le grand public, l’association s’adresse également aux plus jeunes. Face aux lobbies spécistes qui déboursent des millions en communication pour s’assurer de maintenir un business, un système et une idéologie, il est nécessaire de former, dès le plus jeune âge, à l’esprit critique et à ce qu’implique l’exploitation animale. On accuse L214 de faire la « propagande végane »… Que font alors Interbev et le Centre national interprofessionnel de l’économie laitière (CNIEL), par exemple, dans les salles de classe ?
Laura Le Brasseur : Je suis intriguée par le lancement du mouvement Animal Rebellion, qui a fait des actions très intéressantes en Angleterre. Je compte aussi particulièrement suivre l’initiative Loi de Rose, qui défend des droits fondamentaux pour tous les animaux. Ses revendications sont claires et l’histoire de Rose a un très grand potentiel empathique. C’est une revendication qui gagnerait à être intégrée plus souvent dans les discours des militant-e-s.
Zet : Je suis de près les interventions de Cédric Stolz, dont je partage les analyses et la vision du monde. Je suis donc très curieux de lire son livre De l’humanisme à l’antispécisme [6] qui sera publié prochainement. Il est fort probable que je trouve dans ce livre des pistes de réflexions intéressantes.
Merci ! Longue vie au Projet Méduses !
Notes et références
↑1 | Le live Facebook de lancement du Projet Méduses est disponible viace lien. |
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↑2 | Le mouvement RWAS (reducing wild animal suffering) s’interroge sur la pertinence d’intervenir dans « la nature » pour venir en aide aux animaux sauvages (en situation de famine, sécheresse, maladies, parasites, accidents, prédation, etc.) et les faire profiter de la puissance d’agir que l’humanité a accumulée jusqu’à présent à son seul bénéfice. |
↑3 | La Boussole est à retrouver sur le site du Projet Méduses |
↑4 | Akinator est un jeu internet dans lequel un génie pose une série de questions pour essayer de deviner à quoi ou à qui la joueuse pense. |
↑5 | Lien pour rejoindre le serveur Discord du Projet Méduses. |
↑6 | Pour avoir un avant-goût des analyses philosophico-politiques de Cédric Stolz, lire dans L’Amorce « Qu’est-ce que le spécisme ? Une lecture essentialiste ». |