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1. Que faites-vous pour les animaux ?
Je suis autrice et illustratrice, principalement en jeunesse. Je profite de mon métier pour sensibiliser mon public à l’antispécisme ou, en tout cas, au respect de tous les individus sentients.
Aussi, j’essaie de soutenir des refuges en leur offrant des illustrations soit pour leur communication soit pour la création de produits dérivés qu’ils peuvent vendre par la suite.
J’ai fait partie d’une association antispéciste sur Marseille (ALARM) avec laquelle j’avais organisé plusieurs évènements, dont un festival antispéciste durant plusieurs années. Malheureusement cette association n’existe plus. Depuis, j’ai décidé de militer à travers mon art dans toutes ses formes et c’est une chose que je compte développer.
2. Qu’est-ce qui est le plus difficile dans votre activisme ?
Dans le monde de l’édition, il est parfois compliqué d’imposer la vision antispéciste. En effet, les maisons d’édition ne sont pas toujours ouvertes aux discours militants radicaux. Elles vont préférer les projets avec un discours consensuel. Heureusement, certaines petites structures et structures indépendantes permettent tout de même de s’exprimer, même en jeunesse.
Dans ma forme d’activisme actuel, l’autre chose difficile est la situation précaire des artistes-auteurs ainsi que le temps nécessaire au travail.
En effet, souvent, j’accepte des contrats que je vais mettre du temps à exécuter et pendant ce temps, je ne crée pas pour le militantisme.
4. Qu’est-ce qui vous énerve avec l’antispécisme ?
J’ai cessé de militer sur le terrain depuis quelques années car j’ai été déçue et blessée par le comportement de certain·e·s militant·e·s.
Je trouve qu’il y a beaucoup d’égo dans la lutte. Ce n’est pas spécifique à l’antispécisme, mais cela m’a épuisée. Voir les militant·e·s se tirer dans les pattes, mettre en avant leur personne et leurs problèmes au point de ne plus parler d’antispécisme, s’approprier le travail d’autres, tirer la couverture médiatique vers soi, saboter des évènements militants, détruire des collectifs uniquement pour ne pas accepter d’avoir tort, etc. Sans parler des prédateurs sexuels, des gens qui détournent des fonds, des fachos qui traînent dans nos rangs… Bref, l’antispécisme me semble phagocyté par une partie des antispécistes et c’est ce qui m’énerve car, en attendant, les individus sentients qui tentent de cohabiter avec nous continuent d’être massacrés, torturés et privés de liberté.
5. Quelle tactique vous paraît la plus prometteuse ?
Honnêtement je n’en sais rien. J’ai envie de dire de la pédagogie d’un côté et des actions directes de l’autre.
Éduquer et sensibiliser les humain·e·s pour faire évoluer les mentalités tout en sortant les individus opprimés de leur enfer, en taclant le capitalisme au passage.
Je pense aussi qu’il faut éviter l’entre-soi, même s’il est nécessaire pour se ressourcer, se réconforter et réfléchir. Nous devons aller dans les autres luttes et apporter l’antispécisme partout avec nous.
Je ne pense pas qu’il y ait une méthode miracle sinon on vivrait déjà dans un monde antispéciste.
Luttons partout et par tous les moyens. Montrons l’exemple, aussi.
6. Quel(s) contenu(s) auriez-vous envie de recommander ?
Les fiches très instructives de la talentueuse Florence Dellerie.
Les livres écrits par le vulgarisateur scientifique Sébastien Moro (j’ai réalisé “Les cerveaux de la ferme” avec lui) ainsi que sa chaîne Youtube “Cervelle d’oiseau”.
La chaîne YouTube cuisine “Eva les petits plats”.
Pour les enfants, la maison d’édition Evalou.
En musique, le rappeur Res Turner et le nouveau groupe de rap BXII.