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1| Que faites-vous pour les animaux ?
Je milite au sein de plusieurs associations antispécistes, principalement en allant à la rencontre des passant·es et en participant à divers événements et salons.
En 2024, j’ai créé une application appelée 321 Vegan, outil conçu pour faciliter la vie des personnes véganes et accompagner celles qui souhaitent le devenir. Elle propose notamment un scanner de codes-barres indiquant si un produit est végane ou non, ainsi qu’un moteur de recherche d’additifs et de marques de cosmétiques.
L’application est gratuite et open source, c’est-à-dire que son code est accessible à toustes et ouvert aux contributions.
2| Qu’est-ce qui est le plus difficile dans votre activisme ?
Avoir l’impression que les choses sont évidentes — les animaux non humains sont des êtres sentients et leur exploitation est non seulement injuste, mais aussi facilement évitable — et de constater encore et encore que, pour une écrasante majorité de personnes, ça ne l’est pas. Le véganisme est compatible avec les valeurs que beaucoup revendiquent, pourtant, il est encore beaucoup moqué, rejeté ou combattu. Mais je garde beaucoup d’espoir, notamment en voyant que les lignes bougent dans certains milieux de gauche.
3| Qu’est-ce qui vous énerve avec l’antispécisme ?
Je suis un activiste « de rue », qui cherche à convaincre d’autres personnes de devenir véganes. Et je vois de plus en plus émerger l’idée que ça ne servirait à rien d’essayer de convaincre les individus, que ça ne permettrait pas de changer le système.
Pour moi, pour sortir du système spéciste, on a besoin… d’antispécistes, et donc de convaincre des individus. Cela permet de construire une masse de personnes convaincues suffisamment importante pour obtenir des victoires culturelles, économiques, politiques. De plus, nous n’avons pas toustes l’envie, les compétences ou la possibilité d’agir à d’autres niveaux. Agir au niveau légal, institutionnel, auprès des mairies ou des entreprises demande un certain bagage culturel, technique ou politique. Parler aux gens dans la rue, ou tenir une télé avec des images d’élevages et d’abattoirs, c’est possible pour presque tout le monde.
4| Quelle tactique vous paraît la plus prometteuse ?
Je pense que la tactique la plus prometteuse repose sur une véritable pluralité des modes de mobilisation. On a souvent tendance à croire, à tort selon moi, que les différentes approches militantes s’opposent, alors qu’elles sont en réalité largement complémentaires. Il faut donc des personnes présentes dans la rue, d’autres qui exercent une pression politique, et d’autres encore actives sur les réseaux sociaux en produisant du contenu antispéciste, culinaire, éducatif, nutritionnel, etc. Et on a tout intérêt à se soutenir entre militant·es qui mettent en œuvre ces différentes méthodes.
Ensuite, je ne sais pas vraiment si c’est une tactique, mais je pense que le mouvement a besoin de lieux pour se retrouver, s’organiser. J’ai le sentiment qu’on est plus nombreux·ses que ce qu’on pense, mais qu’on est éparpillé·es. Ça peut être des lieux physiques, mais aussi numériques, pour permettre de créer du lien, coordonner les actions, renforcer le sentiment d’appartenance…
5| Quel(s) contenu(s) auriez-vous envie de recommander ?
En lien avec ce que je dis à propos des lieux pour se retrouver : le Projet Méduses en est un très bon exemple. C’est aussi un lieu numérique où on peut se retrouver, discuter, se soutenir, s’organiser.
Il y a aussi Anola, plateforme créée par Gwendoline Herbert (Start Veggie Daily) qui cherche à construire une communauté.
Futur Asso organise aussi des événements en personne pour créer du lien. Je pense que c’est vraiment une très bonne chose et qu’il faut que ce genre de projet se multiplie !

